Couche de corps, avé du muscle de force, de la sueur ( qui sent mauvais ) et beaucoup de lessive !

ça y est, le deuxième chantier participatif est terminé et demain je retourne au chagrin…

mais malgré une fréquentation en forte baisse ( comme si vous aviez autre chose a faire que de venir nous filer un coup de main… vous n’êtes pas raisonnable… ) on a quand même super bien avancé et que même, on va tenir notre planning et que la vérité, si je mens, que ça sera la première fois depuis le début du chantier.

si madame et votre serviteur ont envoyé du pâté pour avancer au max, rien n’aurait été possible sans l’aide de rossana, sam et pierre-édouard qui sont arrivés en deuxième semaine.

la première semaine a donc été consacré a finir la paille ( cf le précédent post ) et la barbotine manquante.

donc démontage et remontage de l’échafaudage ( je vais finir par l’user… ) pour finir le dernier pignon avec remplissage paille et barbotinage dans la foulée.

puis on a fait un peu de rangement. j’ai fait des paquets avec les lattis des cloisons et mis tout ça, debout car je m’étais spécialisé dans l’art de trébucher dans le tas qui était posé par terre et qui me faisait caguer grave qui m’indisposait. sans compter que ça a libéré de la place pour transformer le rez de chaussé, en piste de course pour vélo et trottinette et même que t’as intérêt a garer tes pompes si tu veux pas te faire rouler sur les arpions ! sont fou ces p’tiots !

et j’ai attaqué une partie de la barbotine a l’étage pendant que madame finissait la partie cuisine qu’il restait au rez de chaussé.

on a eu la visite de « mino », une autre copain de boulot qui s’est essayé au barbotinage avec un air perplexe au début mais qui finalement s’est pris au jeu et a torché notre chambre et le placard.

un grand merci a lui d’avoir pris un peu de son temps de vacance pour venir se salir les pognes.

de mon coté, je me suis occupé du pignon au dessus de la mezzanine. j’y sentais moyen et savait pas trop comment travailler en sécurité et finalement mes restants de chute de poutre en I sont venu a ma rescousse. deux poutres posées sur le plancher d’un coté et de l’autre sur l’échafaudage et j’avais une plateforme de luxe pour travailler pénard.

puis on est passé aux enduits terre et au premier essai, laissant de coté, la couche d’accroche pour bien préparer l’arrivée de nos esclaves volontaire ( mais on les nourris bien ! )

pour résumer, les enduits terre, c’est du bonheur en barre, que je regrette même de n’avoir pas fait l’atelier comme ça, plutôt qu’en chaux.

mais avant toute chose, passons au point litigieux dans la littérature sur les enduits terre ( du moins, je devrais dire, le manque d’info précise. )

le blém, c’est les adjuvants aux enduits terre. dans les trois bouquins mentionnés dans les précédents post et qui font pour ma part, office de référence sur le sujet, il est conseillé d’ajouter, de la bouse de vache, du crotin de cheval, du maïs fermenté etc… pas tous en même temps mais avec l’idée que l’on prend, ce que l’on a facilement sous la main.

pour nous, cela aurait été de la bouse de vache, disposant d’une ferme a 500 m de chez nous.

les trois bouquins précisent que ces adjuvants ont la facultés de rendre plus solide les enduits, de les étanchéifier, de leur rendre le poil brillant et l’haleine fraîche ( quoi qu’avec la bouse… ). soit. je veux bien. mais dans aucun des trois bouquins ne sont donné les proportions a respecter. ou je sais pas lire. le seul qui donne une vague indication est le « rivjen » avec une unités de mesure sous forme de godet… qui, vous en conviendrez avec moi est une unité de mesure valable dans la science reconnu de la piffomètrie, mais sur mon chantier… bin…

de plus, les trois bouquins insistent bien sur le fait qu’il n’y a pas de recette miracle car toutes les terres sont différentes.

résultat, dans le doute, on a rien mis. et c’est pas l’envie qui nous manquait car j’espère ne pouvoir mettre que de la terre et préférerait me passer d’une couche de chaux extérieur pour la protection finale du mur. donc pour moi, c’est la grosse lacune de ces bouquins.

au final, dans le terre vivante, on a une recette ( précise ) d’enduit de finition a base de jaune d’œuf et d’huile de lin qui, selon leur dire, fonctionne bien et que l’on suivra sûrement mais c’est dommage d’appâter le client sans lui donner les recettes complète.

bon, fallait quand même critiquer une chouille sinon on allait croire que j’étais acheté par le lobby des enduits terre et t’imagine pas le budget ticket restau dont ils disposent pour soudoyer… bin… pas grand monde ou alors des convaincus. 🙂

allez… passons dans le beau monde de la terre et de la couche de corps, de tout mur en paille qui se respecte.

on a besoin de barbotine ( consistance yaourt, presque yaourt a boire ) de sable et de paille.

finalement, j’ai pris la recette première, de mes essais, soit une volume de terre pour deux de sable et un de paille. le deuxième qui doublait le sable et la paille me semblait trop lourd.

pour la terre, il est préférable de la passer au tamis pour virer les plus gros cailloux, étant accepté ceux qui arrivent a passer entre les mailles d’un grillage a poule, soit a la louche ( ou au godet ) 1 cm.

si la terre le permet on peut le faire avant trempage ou si l’on dispose d’une terre comme la notre qui a la fâcheuse habitude de rester agglomérée en grosse motte, on peut le faire après trempage.

on a une tripotée de cuve et deux baignoires pour permettre le trempage et touillage de la terre. le but du jeu étant de laisser tremper minimum 24 heures ( fourchette très basse ) afin de facilité le touillage.

on remplit donc de terre fraîche en cassant au maximum les plus grosses mottes, on recouvre d’eau et on passe un premier coup de malaxeur. puis on laisse reposer les 24 heures mini, puis retouillage plus minutieux pour pouvoir passer au tamis.

pour le stockage, les baignoires vont bien mais les fût plastiques de 200 L coupés en deux sont juste parfait. ça permet une position optimal avec le malaxeur qui, avec ses 1300 watt en pleine bourre fatiguent vite son utilisateur.

pour le tamisage, j’ai fabriqué un tamis a la taille de la baignoire qui sert de stockage final.

ensuite, je verse la terre sur le tamis

puis brassage a la main

et ne reste a la fin qu’un restant de caillou aggloméré avec des mottes d’argiles récalcitrantes que je met de coté dans une autre bassine pour trempage, re-malaxage et repassage au tamis pour récupérer la substantifique moelle de la terre qui restait agglomérée aux caillasses.

parce que finalement la terre ne coûte rien financièrement parlant mais physiquement… ça fait sentir sous les bras ! donc si on peut économiser quelques litres de sueur, faut pas se gêner.

et le résultat après tamisage. de la vrai crème dessert.

pour la fabrication, on conseille plutôt le malaxeur planétaire ou verticale, le foulage aux pieds ou le mélange a la pelle mais la bétonnière classique a plutôt mauvaise presse.

bon, c’est ce que j’ai et si le coté sympathique du foulage aux pieds avait l’air tentant, ça oblige a faire de grosses quantités d’enduits qui ne conviennent pas a mes après midi de travail.

donc, j’ai juste customisé la bétonnière en rajoutant une encoche a la roue crantée qui permet l’inclinaison de la cuve.

cette encoche permet de mettre la cuve a l’horizontale et de finir de mélanger après introduction de la paille.

par contre, ça force pas mal et la patte de ferraille qui maintient la cuve a cassé. d’où une réparation maousse costaud.

donc, avec les proportions de 1 seau de barbotine, 2 de sable et 1 de paille qui sont multiplié par deux pour faire une brouette complète, la cuve est a l’oblique dans la position classique, je met la barbotine a l’arrêt ( car ça colle toujours au fond du seau et racler le seau avec la cuve qui tourne, c’est pas le top ), puis, je met en route, j’envoie le sable, rajoute une chouille de flotte en fonction de la chaleur ambiante et je met la paille en envoyant bien les poignées de paille au fond de la cuve.

puis je met la cuve en position horizontale en mettant la brouette en place pour récupérer ce qui pourrait tomber de la cuve et la position horizontale fait la différence. la, ou avec la cuve oblique, le mélange avec la paille est trop épais pour bien se mélanger et reste coincé dans les pales intérieur de la cuve, a l’horizontale, ça « roule » l’enduit qui monte en haut de la cuve et se casse la gueule ( d’où le travail du châssis de la bétonnière et la casse de mon bitonio ).

tout n’est pas parfait et un petit grattage de la cuve en pleine action avec un bout de bois permet de bien décoller le bonbon du papier. de même qu’il faut récupérer un peu d’enduit a la main, restant en fond de cuve. mais bon, rien d’insurmontable et il y en a pour 5 mn pour faire une brouette.

finalement, c’est assez facile, la difficulté résidant dans la gestion de la terre. entre la terre brute qu’il faut piocher, le remplissage des cuves vide, le trempage, le malaxage, le tamisage, la bétonnière… tu cours un peu dans tous les sens et j’ai presque passer ma semaine a la fabrication d’enduit.

vous saurez aussi que les marchands de sable doivent être bien potes avec les scieurs et les marchand de matériaux. ils ont du monter une société secrète ou signer une charte stipulant qu’il ne faut jamais JAMAIS !!! respecter un délai de livraison.  et lui, il bat tous les records car il n’a même pas l’excuse de la distance, la carrière étant situé a 5 km… voila, voila…

du coup, les premiers jours, j’ai été fin chaud sur le sable. j’ai commencé a la brouette puis j’ai déployé l’artillerie lourde et utilisé ma remorque pour m’éviter le voyage menant de l’entrée du terrain ou se trouvait notre restant de sable et le fond du terrain ou se situe  l’aire de fabrication.

passons maintenant aux invités. pierre édouard est arrivé le preum’s et dés samedi matin s’est mis au boulot.

puis samedi en fin d’après midi sont arrivé rossana et sam qui a peine descendu de 5 heures de voiture se sont mis au boulot direct. courageux, je vous le dit !

pour les enduits, les premiers essais ont donné l’impression de devoir faire deux couches car dés qu’on essayait de charger, ça avait tendance a se casser la margoulette.

donc on est parti la dessus mais finalement on a perdu du temps car si ça se cassait la figure, c’était la faute de mes premières bétonnières d’enduits qui était trop sec. on s’en ait aperçu par la suite avec rossana et sam car avec des enduits plus liquide, ça tient bien mieux et on peut mettre facilement du premier coup les 2 cm minimum conseillé.

du coup, samedi et dimanche, pierre edouard puis rossana et sam se sont contenté de passer une première couche fine sur quasiment le tour de la maison. c’est toujours ça de pris mais on aurait pu passer en une couche et rossana et sam aurait pu éviter de se retaper le tour complet pour la deuxième couches. m’enfin, c’est de ma faute, j’avais qu’a réussir mes premières brouettes d’enduits du premier coup.

donc pendant que pierre edouard avançait sur la première couche, rossana et sam passait la deuxième.

j’adore cette photo, un bel exemple d’harmonie familiale 😉 concentré, n’est t’il point ?

de mon coté, entre deux bétonnières, j’ai quand même réussi a faire un peu d’enduit, tout comme estelle des qu’elle réussissait a venir a bout de l’intendance.

et le mur de madame

puis tout le monde est monté d’un étage

le premier tour de fenêtre… y a pas a tortiller, les angles arrondis, ça déboîte !

finalement on a réussi a bien rattraper les trous et bosses tout en gardant les courbes et le coté sensuel du mur.

pour la pose de l’enduit, soit on jette l’enduit par petite poignée avec le rossana style

ou l’on pose une bouse qu’on écrase a la main avec le sam’style

c’est comme tu veux tu chois’

et il suffit de lisser le tout a la taloche

et le travail final de rossana et sam, ils auront eu juste le temps de finir le mur nord.

de notre coté, on a fini vendredi soir, le pignon avant démontage de l’échafaudage pour permettre d’accéder au haut du pignon.

voila, une fois de plus, ce chantier fut productif mais surtout, c’est toujours aussi formidable de rencontrer des gens d’horizon différent avec des projets tout aussi différents.

un grand merci a pierre édouard pour son aide et sa bonne humeur ( et sa patience avec les p’tiots 😉 )

et un autre grand merci a rossana et sam pour avoir supporter le rythme soutenu qu’on leur a imposé, leur méticulosité et leur gentillesse.

que vos projet a tous les trois se réalisent rapidement.

nous avons aussi eu l’agréable visite de « stebanie » du blog « paille au perque », soit Stéphanie, Sébastien et leurs p’tiotes, Lily et Philomène.

en vacance dans le coin, on a eu l’occasion de se rencontrer en vrai autour d’un repas et d’une bouteille de savagnin. et c’était vraiment bien sympa de pouvoir passer de l’autre coté de l’écran.

pour finir, a l’instar de Lily qui donne dans la customisation de croc avec des restants de chantiers, Julie a aussi laissé libre cours a son imagination et nous a concocté a base de chute de charpente, un magnifique « marcel, tête de bois » du meilleur effet.

l’est pas chouquard ?

12 commentaires sur « Couche de corps, avé du muscle de force, de la sueur ( qui sent mauvais ) et beaucoup de lessive ! »

  1. Chouette ! Ça fait plaisir à voir.
    Vous aurez posé les huisseries avant l’automne à ce rythme, non ?

    1. houla, non, c’est pour le printemps prochain. si j’attaque mes fenêtres maintenant, j’aurais jamais le temps de les finir avant le gel. a venir, c’est les cloisons, l’électricité, la plomberie, la rambarde de la mezzanine et l’escalier. bien assez de boulot pour m’occuper cet hiver.

      1. Ah oui, j’avais oublié que tu faisais tes fenêtres toi-même… Tu y tiens tant que ça ? 😀 (ça a quand même bien baissé les prix des fenêtres double vitrages, même en bois).
        Tu ne préfère pas faire les huisseries avant tout le reste ? ça me parait plus logique pourtant, histoire d’être vraiment bien hors d’eau et de pouvoir être hors gel à l’intérieur sans trop de difficultés.

        1. bin, il faut que je m’occupe de demander quelques devis pour enlever tout doute mais de toute façons les menuiserie fixe, en particulier les fenêtres triangle, je pense que je m’en chargerais, ça sera forcement moins cher.
          après, en effet, ça serait mieux de poser les fenêtres tout de suite mais je veux pas me lancer dans un truc que je ne pourrais pas finir avant l’hiver. l’épisode du plancher l’année dernière m’a servi de leçon

  2. Depuis mon canapé. Encore 1,5 mois à tenir. Grrrr !
    :

    Super le boulot. Chapeau à toute la famille.
    Pas pu vous donner un coup de pied. Bouuuuhhhhh !!!
    Et la réflexion de Jean était la mème que la mienne à propos du hors gel.

  3. Au fait (j’espère ne pas avoir loupé un épisode) Combien as tu utilisé de grammes d’argile, de sable et de grammes de brins de paille ? Uniquement pour le crépi.

  4. Rah on avait vite remarquée que Lily et Julie ont beaucoup de points communs et je vois que ça se confirme !!

    un bécot à Marcel

  5. fichtre, c’est confirmé, la scoumoune a changé de camp !
    même les perquois ont finalement préféré passer te voir toi plutot que les anciens mayennais !

    bien content que ça fonctionne enfin pour toi !
    et +1 sur les menuiseries… au temps passé, plus si sûr que ce soit rentable de les faire soi-même, à part les fixes comme tu dis…

    1. c’est a l’étude pour les semaines a venir. le problème c’est qu’une fenêtre en 120 x 120 classique lapeyre en chêne, c’est 455 boulettes… et c’est la gamme classique… donc… je me tâte encore très fort

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