tout savoir sur la construction des poutres en i

plusieurs d’entre vous m’ont posé des questions sur les poutre en I.

apparemment, le sujet intéresse et je vais donc vous faire un récapitulatif de notre méthode de fabrication.

je tiens a préciser que c’est a titre d’information que je fais ce post et que si vous voulez vous lancer dans la construction de vos poutres, cela se calcule. ne reprenez pas mes côtes tel qu’elle. prenez le temps de faire le calcul de charge, en fonction de votre situation géographique, altitudes etc…

pour cela, je vous conseille de télécharger le logiciel « finforest » disponible gratuitement ici : https://www.metsagroup.com/metsawood/products-and-services/design-tools/finnwood/

c’est un logiciel fait pour ce genre de calcul.

de plus, c’est notre technique de fabrication et si on l’a trouve pas mal, vous pouvez sûrement faire mieux. ce n’est donc pas forcement comme ça qu’il faut faire mais plutôt des pistes que vous pouvez exploiter et améliorer.

nonobstant cette déclaration préliminaire ( woaaa, l’autre, comment je te l’ai chiadé ce début de phrase ) je m’en vais vous narrer par le menu, la méthodologie utilisée pour la confection de nos poutres ( heuuu, dit donc, t’aurais pas l’intégrale de BHL relié pleine peau chez toi ? non, parce que ça fait quand même beaucoup de mot qui font mal a la tête dans une seule phrase )

un point important: le matériel nécessaire.

pour une production quasi industriel comme nous, il faut le matériel adéquate, sinon, ce n’est pas la peine de se lancer la dedans.

il vous faut donc, une toupie ou une combiné a bois ( avec son entraîneur, si possible mais pas indispensable ) et une scie a circulaire plongeante avec son rail de guidage.

commençons par la toupie. elle va servir a faire la rainure ou va être insérer l’osb. pour ceux qui ne connaissent pas, c’est ça en vidéo :

ça sert a plein de chose, surtout en version combiné a bois. certain d’entre vous m’ont demandé si, avec un défonceuse ( une toupie portative pour faire simple ) c’était envisageable. alors, je n’ai pas essayé personnellement mais le copain tho ( dans les liens totobricolo ) a tenté l’expérience et ne l’a pas trouvé concluante. si vous n’avez que quelques poutres a construire, c’est peut être jouable sinon, passer votre chemin. ce n’est clairement pas fait pour ça et on arrive pas a avoir une rainure propre et régulière.

pour la scie circulaire plongeante. c’est celle ci que j’ai :

et si elle coûte un bras, elle ne m’a jamais fait défaut et je ne regrette pas un instant le prix qu’elle m’a coûté. ( pour le commercial festool, mon mail est dispo dans la page de contact… non ? bon tant pis, j’aurais tenté… 🙂 )

pourquoi plongeante ? car vous pouvez régler la profondeur de coupe et donc couper a plat car la lame ne dépasse pas ( si vous la régler correctement bien sur ). couplé au rail de guidage, ça permet de découper de grande longueur au poil de cul prés, sans se faire suer. avec une circulaire classique, ça doit être jouable mais beaucoup moins pratique. une fois de plus pour quelques poutres, pourquoi pas sinon, faudra casser sa tirelire.

P1030288_phatch

on passe maintenant au calcul. gaffe, ça fait fumer les boyaux de la tête.

ce calcul est valable pour les poutre en i du toit qui sont différente de celle du plancher. en gros, celle du toit sont moins haute et j’utilise de l’OSB 3 en 12 mn d’épais. celle du plancher sont plus haute ( logique, n’est t’il point ? ) et je passe en OSB 4 toujours en 12mn d’épais.

ce choix vient du fait que le plancher devrait être soumis a plus de contrainte et une eventuelle humidité sous le vide sanitaire. l’osb 4 est plus rigide et moins sensible a l’humidité. d’où ce choix.

donc, j’ai besoin de poutre en I de 7.72 de longueur et d’une hauteur de 36 cm.

j’ai donc commandé en scierie des membrures de 4.5 m. ( la hauteur, largeur et la profondeur de la rainure est en fonction de vos calculs ) ils nous faut donc, 4 membrures par poutres. pourquoi 4.5 m alors que 4 m suffirait ? et bien pour croiser les membrures au moment du collage et éviter que les jonctions de membrure et des panneaux d’osb soit au même endroit, ce qui occasionne une fragilité de la poutre, mais bon,  j’en reparlerais plus bas.

pour l’OSB, j’ai pris des panneaux de 2500 x 1250 mn en 12 mn d’épais. j’ai réussi a tirer 4 longueur de 2500 X 310 par panneau avec juste 10 cm de perte. au prix que ça coûte, c’est beaucoup mieux.

ils nous faut 3 longueurs d’OSB de 2.5 m qui font 7.5 ml. la dessus, j’ai redécouper des longueurs de 2500 en 4 pour obtenir des morceaux de 60 cm environ qui rajouté au 7.5, nous fait 8.1 ml. soit plus qu’il n’en faut pour mes 7.72 ml

nous voila avec tous les ingrédients nécessaire a la fabrication des poutres.

passons a l’aire de collage. si vous avez une belle dalle béton de dispo et qui plus est, a l’abri, c’est pil poil. sinon, vous faites comme nous, on tire une belle longueur de sable bien droit et de niveau et on pose des palettes ( la palette bleu est ton ami 🙂 ) que l’on solidarise avec des liteaux ou des demi chevrons.

on met en place des tiges filetées qui dépasse de la hauteur de vos poutres, plus une marge pour le vissage. si vous avez de la tige de serrage de coffreur béton, c’est pil poil, sinon, de la tige fileté de 8 mn, fait très bien l’affaire. surtout qu’il en faut quand même pas mal.

vous en mettez tous les 50 cm a 1 m ( au dessus d’un mètre d’entraxe, ça manquera de serrage ). l’écartement est a prévoir pour pouvoir serrer deux poutre cote a cote. plus de deux, le serrage ne sera pas optimal.

deux tréteaux stable et on peut commencer.

pour rappel, l’utilisation de la colle PU est fortement conseillé. elle resiste a tous et a la particularité de mousser surtout au contact de l’eau et de remplir les petit trou. pas du tout écolo mais bon, la, y a pas trop le choix. on a utilisé de la soudal 66A. c’est la moins cher qu’on ait trouvé. a vous de chasser le meilleur prix. attention, les prix sont très variable sur ce type de produit.

allez, on commence…

le collage:

on découpe les bout de membrure qui vont se joindre a angle droit, c’est plus propre. pour les plus courageux, vous pouvez les profiler en dent de scie a la toupie pour une meilleur jonction mais je pense pas que ce soit indispensable.

puis un coup de soufflette pour virer toutes les saletés et impuretés qui pourrait gêner l’insertion de l’osb

on humidifie les membrures au pulvérisateur. ça permet a la colle de mieux réagir.

puis on encolle les flancs intérieur de la rainure. ça permet d’avoir de la colle, sur les flancs mais aussi au fond grâce a la découverte d’isaac newton ( tout scientifique dormant sous un pommier se prend une pomme sur le coin de la tronche parce que c’est pas l’heure de la sieste, la ! fainéant ! )

et maintenant l’osb. deux membrures de 4.5 ml avec la jonction au milieu. puis on pose une longueur d’OSB pil poil ( j’aime bien cet expression ) au milieu afin de n’avoir aucune faiblesse a la jonction des membrure.

ensuite on pose les autres, de chaque coté, avec un trait de colle pour la forme sur la tranche.

si vous avez fait une rainure un poil juste, on peut aider l’osb a bien rentrer en le chatouillant a coup de masse mais surtout en utilisant un martyr sous peine d’exploser l’osb

puis on encolle les membrures supérieur et on place la jonction décalé par rapport a la jonction basse. toujours pour éviter un point de faiblesse. et d’où l’intérêt de membrure plus longue qui permet ce décalage.

ensuite on y marrave la tronche a la massette pour que ça rentre bien nickel, on met en presse et on contrôle la rectitude des poutres sur la longueur pour être sur d’avoir des poutres bien droite.

une fois serré, je repassais sur tout la longueur avec la massette pour bien équilibrer les serrages qui avait tendance a faire une légère gondole

et pis c’est tout.

par sécurité, au début, on a mis un bout de feuillard sur les flanc de la membrure au niveau de la jonction mais finalement, en croisant bien les membrures et les panneaux d’OSB, pas de soucis.

attention, a la manipulation ! une poutre en i est faite pour travailler en poussé, par contre en torsion ou en flexion latéral, ça vaut queud’. donc, prudence…

voila, voila… que dire de plus ? que c’est du boulot, c’est chronophage a donf’ mais ça fait une sacré économie. a vous de voir…

PS: j’ai fait un PDF de cet article qui se trouve en téléchargement sur cette page : https://autoconstruction-ecologique.fr/wp-admin/post.php?post=614&action=edit

13 commentaires sur « tout savoir sur la construction des poutres en i »

  1. ATTENTION DANGER
    Si j’ai bien compris votre technique, vos poutre I sont absolument INEFFICACE ET DANGEREUSE
    Vous faites abstraction du fonctionnement d’une poutre ( Effort tranchant, fléchissant…)
    Votre semelle basse ne doit en aucun cas être coupée à mi poutre !!!!

    1. houla… il est certain que je ne suis pas spécialiste de la question, mais ne serait pas un peu excessif ?
      sans point d’appui central, c’est sur que ça ne l’aurait peut etre pas fait mais avec 4 mètre de portée et un collage continue sur 5 mètre, je doute que ça bouge un jour. la jonction des collages de membrure reposant sur le mur du milieu ou décalé de max 20 cm.
      je me suis inspiré des finnjoist, qui de mémoire supporte une portée de 13 m sans point d’appui. ( a vérifier quand même… )
      alors oui, je me suis posé la question d’abouter les membrures ( je les appelle comme ça ) avec un assemblage a la toupie mais ça aurait été bien trop long et trop compliqué. sans compter qu’il va falloir se lever tôt pour trouver des membrures de 9 ml continue en bois brut. je pense que mon scieur aurait bien rigolé ( déjà, qu’il m’a regardé de travers devant le nombre de membrures que je lui ai commandé… ).
      de plus, un copain m’a filé des chutes des siennes ( je ne me souviens pas de son fournisseur ) et franchement, les miennes m’inspire plus confiance. ce n’est que des assemblages de chutes de bois ( des fois moins de 20 cm ) qui constitue ses membrures et j’ai souvenir qu’il trouvait ces poutres, une fois posé, assez souple ( en faisant des bonds, ça vibrait ( en exagérant bien sur ). ayant posé les miennes, j’ai refait le même test et ça ne bouge pas d’un poil.
      enfin, voila. je ne critique pas ton point de vue mais je le trouve excessif et je n’affirme pas avoir raison. en tout cas, du ressenti que j’en ai, une fois posé, j’ai confiance en mon travail.
      l’avenir me dira, si je me trompe.
      si tu veux, précise ton point de vue de façon constructive ( j’aime bien quand on me met le nez dans mes erreurs 🙂 ) et j’éditerais mon post pour informer ce qui voudrait s’en inspirer et afin qu’il puissent se faire leur propres opinions.

      a+

  2. Alors je comprends mieux ! il y a un appuis central ! ce qui est pas très clair dans ton article qui ne parle pas des appuis, insiste beaucoup sur un certain décalage d’aboutage qui fait croire à une continuité structurelle de la poutre de 7 m faisant croire que sur 2 appuis ta poutre fonctionnerait. OR NON
    Je viens seulement de voir qu’un autre article parle de 3 appuis, attention pour les lecteurs, c’est le problème des blogs techniques !
    Bravo pour votre boulot en tout cas !
    J’ai moi aussi conçu des poutres I mais clouées : http://www.lamaisondurable.com/2010/11/poutre-i-autoconstruite.html

    Bon chantier

    1. pas de soucis, je vais d’ailleurs relire mon article pour préciser tout ça.
      par contre, a moins de pas avoir été clair, le décalage d’aboutage permet d’avoir une rigidité latérale et éviter un éventuel point de faiblesse mais au final, la poutre étant pensé pour travailler en poussé ( je ne sais pas si c’est le terme qui convient, en gros conçu pour supporter du poids ), je pense que ça ne doit pas poser de problème même sans ce décalage. ça sécurise plus la manutention qu’autre chose.
      m’enfin, bon, mon honneur est sauf 🙂
      merci pour ton avis, j’essayerais d’en tenir compte pour les prochains articles très technique que je serais amené a écrire. car même si je ne me déclare jamais spécialiste, certain lecteur pourrait prendre pour argent comptant des solutions valable pour moi mais qui ne conviendrait pas pour eux.
      d’un autre coté, le simple bon sens peut aussi faire l’affaire, pour éviter les confusions.

  3. Je comprends pas du tout l’usage du décalage ni pourquoi tu n’as pas fait deux poutres puisque il y a appuis au milieu.
    De plus où tombent tes jonctions OSB : mi portée ? demi portée?
    Il faudrait un croquis avec les appuis

    cdt

  4. Salut Patrice, ton blog est repris un peu partout pour la construction de poutre i…Moi même je suis en plein dedans lol Dautres personnes qui ont l’air très chevronnées prédisent une apocalypse structurelle avec de telles procédés, où en es tu 10 piges plus tard??

  5. Bonjour

    meme si l’on est 10 ans plus tard votre article est tres interressant pour mon projet d’auto construction (ce ne sera pas ma premiere maison autoconstruite ou rénovée) mais la premiere ou j’envisage le bois de façon plus systemique, voir le bamabou puisque maintenant ke vis en asie.
    J’ai voul voir votre document
    « PS: j’ai fait un PDF de cet article qui se trouve en téléchargement sur cette page : https://autoconstruction-ecologique.fr/wp-admin/post.php?post=614&action=edit »

    mais il est derriere la porte et inaccessible

      1. salut
        alors, j’ai vérifié et ça marche bien chez moi. t’aurais pas une extension qui t’empêche de le voir et de le telecharger ? au pire, si çà marche pas, envoie moi un mail et je te le ferais suivre en pièce jointe
        a+

  6. Bonjour, alors déjà perso je trouve que tu as fais un super boulot et super bien expliqué. J’ai une question un peu con mais vu le prix de la colle pourrais-tu s’il te plaît indiqué combien de colle tu as consommer pour tes poutres , au mètre linéaire par exemple. Sachant que je dois faire les miennes ( 15 x 11,60 ml avec 2 refends et 30x 5,80 ml). Merci beaucoup pour ta réponse. Et encore bravo

    1. Salut et merci
      par contre désolé je pourrai pas te dire parce que déjà je pense pas avoir calculé ça et honnêtement ça fait trop longtemps pour que je me rappelle.
      le seul truc que je pourrais te conseiller, c’est d’acheter en grand contenant c’est là où tu feras des économies
      il existe des bidons de 5 L dans mon souvenir, trouvable dans les gedimat point p, etc… qui sont bien moins cher que les petites tomettes.
      Bon courage pour la suite

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